La photographie comme moyen de cristalliser une typographie urbaine éphémère et spontanée. Chaque mot est un témoin visuel de ma déambulation, un souvenir des rues que j’ai traversées. J’ai donc effectué un travail de collecte presque archéologique afin d'évoquer le chemin par la typographie urbaine qui la compose. Ce sont ces tracés spontanés, ces empreintes de la vie quotidienne, qui deviennent la matière première d'une œuvre typographique riche de sens.
La notion de chemin est centrale, comme une métaphore des parcours humains dans la ville. Les lignes de texte tracées sur la page ou le mur semblent suivre des itinéraires sinueux, évoquant les ruelles tortueuses, les avenues animées et les intersections foisonnantes. Chaque lettre devient un carrefour, une bifurcation, invitant le spectateur à explorer ces méandres graphiques, à se perdre dans les détours sémantiques de la ville.
Au-delà de son esthétique grunge, ce travail typographique interroge notre relation à l'environnement urbain. Les tags, souvent perçus comme des marques indélébiles du vandalisme, se transforment ici en une forme d'expression artistique légitime. Chaque lettre porte en elle l'énergie des espaces urbains, des voyages éphémères et des histoires éraflées par le temps. Les caractères s'entrelacent, se superposent, créant un jeu visuel captivant qui évoque les croisements de chemins.
